Certaines femmes relèvent d’une surveillance particulière liée à l’existence d’antécédents particuliers ou de facteurs de risque.

Femmes à  très haut risque de cancer du sein :
Ces femmes sont porteuses d’une mutation génique (BRCA 1 et BRCA 2), présente chez environ 2 femmes/ 1000.
L’interrogatoire retrouve la notion de cancer du sein  chez la mère ou la sœur, avant 40 ans. Parfois, la patiente se sait porteuse de cette mutation.
Le risque de cancer est alors plus élevé et plus précoce, puisque le risque cumulé varie de  30 à 70% en fonction de la mutation.
Surveillance : examen clinique semestriel seul dès l’ âge de 20 ans, puis de 30  à 65 ans associé à une surveillance radiologique annuelle basée sur la réalisation d’ IRM mammaire et de mammographie, associées, au moindre doute, à un complément d’exploration par écho, biopsie..
Après 65 ans, mammographie annuelle.

Femmes à haut risque de cancer du sein :
Antécédents d’irradiation thoracique, de cancer du sein ou de pathologie mammaire  à type d’ hyperplasie canalaire ou lobulaire atypique.
Surveillance par mammographie annuelle, initiée à 40 ans ou, si c’est le cas,  5 ans avant l’âge de survenue chez la première apparentée, complétée si besoin par échographie.

Femmes à risque de cancer de l’utérus :
Le cancer de l’utérus, ou cancer de l’endomètre, est très différent du cancer du col de l’ utérus.
Il survient chez des  femmes présentant une hypertension artérielle, un diabète, une surcharge pondérale, une ménopause tardive, volontiers peu symptomatique et précédée d’une période de préménopause marquée par des règles à caractère hémorragique.
Ces facteurs isolés ou associés représentent un risque de développer des anomalies de la muqueuse utérine appelée endomètre pouvant évoluer vers la cancérisation.
Il est possible de le prévenir en prescrivant des règles hygiénodiététiques et en surveillant régulièrement l’utérus par échographie et / ou hystéroscopie

Femmes à risque de thrombose veineuse :
Chez elles, l’interrogatoire retrouve chez la patiente ou chez une ou plusieurs personnes apparentées, la notion de phlébite  et/ ou d’embolie pulmonaire survenue en dehors de toute circonstance classiquement favorisante telle que l’alitement, une intervention chirurgicale, le port d’un plâtre, une fracture de fatigue, un voyage en avion…
Parfois, l’existence d’une anomalie congénitale de la coagulation chez la personne concernée est connue de la patiente, qui peut d’ailleurs  se savoir elle même porteuse de cette anomalie.
Si cette anomalie n’a pas été recherchée, il faut alors essayer de la mettre en évidence en faisant un bilan complet de la coagulation.
En effet, si elle est en général silencieuse, elle est responsable d’une hypercoagulabilité sanguine qui représente un risque de complication veineuse (phlébite, embolie), notamment à l’ occasion d’une intervention chirurgicale, d’un accouchement, de la prescription de certains traitements.
C’est ainsi que :

  •     la prescription de traitements anticoagulants en cas de chirurgie ou de grossesse tiendra compte de l’existence de cette anomalie
  •     la prescription de THS sera prudente
  •     la pilule sera contrindiquée

Femmes à risque de fractures ostéoporotiques :

Chez toute femme, la ménopause entraine une perte osseuse liée à la carence hormonale. Cette perte s’étale sur les 10 premières années de la ménopause. D’une durée et d’une intensité variables d’une femme à l’autre, elle fragilise l’os et peut, lorsqu’elle atteint le stade de l’ostéoporose, exposer à des complications à type de tassement vertébral ou de fracture du col du fémur.
Le risque est d’autant plus grand que le capital osseux de la femme est faible au moment où la ménopause s’installe.
Or, si le capital osseux varie avec l’âge, la nutrition, l’état de santé, il est pour l’essentiel génétiquement déterminé.
C’est pourquoi l’existence d’antécédents chez la mère ou la sœur de perte de taille, de déformation de la colonne vertébrale, de fracture représente un facteur de risque et doit attirer l’attention.
La réalité de la masse osseuse peut alors être étudiée grâce à la densitométrie, éventuellement complétée par des examens biologiques.
Il sera alors possible d’instaurer une prise en charge préventive ou curative de l’ostéoporose basée sur des régles hygiénodiététiques et l’utilisation de médicaments.