Le tabac est, on le sait, un facteur de risque majeur pour la santé, puisqu’ il est directement responsable du risque de cancer des poumons et de la vessie et est  impliqué dans le risque cardiovasculaire.
Chez la femme, ce risque est augmenté  par rapport à  l’homme et ce quelque soit l’âge.

Ainsi

  • Chez la femme en âge de procréer, il diminue la fertilité par diminution du capital ovarien et dégradation de la qualité des ovocytes.
  • Lors de la grossesse, , le tabagisme actif , dès 2 à 3 cigarettes, mais aussi passif,  est la cause de conséquences spécifiques à type de risque accru de :
  • Chez la femme : fausse couche spontanée, grossesse extra utérine, décollement placentaire, saignement
  • Chez le foetus : retard de croissance intrautérin, malformation à type de fente faciale, de craniosténose
  • Chez le nouveau né : mort subite du nourrisson
  • Chez l’ enfant ; asthme, obésité, troubles psychomoteurs ( hyperactivité, troubles de l ‘attention, de l’ acquisition du langage, troubles moteurs), tabagisme ultérieur à l’ âge adulte.
     

Enfin, chez la femme, le tabac est  le plus important des facteurs de risque de maladie cardiovasculaire ( CV)  dont la mortalité est supérieure à celle de l’ homme.

Ainsi :
1 femme sur 3 meurt de maladie CV.

Le tabac favorise la thrombose, le spasme et l’ athéromatose qui bouchent les vaisseaux artériels ou veineux et leurs conséquences : phlébite, infarctus, AVC.
le tabac explique 50 % des décès d’origine CV, augmente la fréquence de l’anévrysme de l’aorte abdominale avant 65 ans, de la dissection aortique à tout âge.


Dr Chevalier Gynécologue à Paris 16 souligne que chez la femme jeune, l’association pilule tabac augmente le risque lié à la pilule seule.
Ainsi, alors que la mortalité liée au tabac a diminué chez l’homme au cours des 20 dernières années, le nombre de décès a été multiplié par 7 chez les femmes de – de  70 ans et par 9 chez celles de + de  70 ans. !!!!

Or, les effets néfastes sur la thrombose et le spasme artériel disparaissent 15 jours après l’arrêt du tabac et un arrêt avant 30 ans supprime à 100% le risque CV ultérieur

Cela souligne l’intérêt d’arrêter le tabac le plus tôt possible, notamment chez la femme enceinte chez qui  les besoins en nicotine sont augmentés par la grossesse.

Alors que  30% des femmes sont fumeuses au moment de leur grossesse, la prise en charge du tabagisme  permet  d’obtenir un sevrage chez 50% d’entre elles, dont ¾ lorsque l’arrêt se fait au 1 er trimestre. Malheureusement, 17% des femmes restent fumeuses au 3 é trimestre et  75% des fumeuses récidiveront.
 

La consultation est donc un moment privilégié qui permet de sensibiliser la femme au risque du tabac.

  • En cas de consultation pour contraception : souligner que, si l’association tabac pilule est délétère, c’est bien le tabac et non la pille qui doit être arrêté
  • En cas de suivi de grossesse : convaincre la patiente d’utiliser l’énorme motivation qu’elle a de protéger son enfant pour elle et pour préserver sa santé.

La prise en charge du sevrage s’appuie sur des techniques cognitivocomportementales, l’utilisation des dérives nicotiniques ( timbre, comprimés, gomme, inhaleur) à des doses et pour une durée suffisamment longues, utilisables chez la femme enceinte, l'hypnothérapie, l’acupuncture.