L’existence de kystes endométriosiques ovariens ou endométriomes affecte la fonction ovarienne sur le plan biologique mais, étonnamment, pas sur le plan clinique : ainsi, il n’y a pas de baisse de la fertilité due aux endométriomes et les embryons des femmes endométriosiques sont identiques à ceux des femmes non endométriosiques et ce quel que soit l’âge.
En fait, les conséquences sont quantitatives, ce dont témoigne la baisse de l’AMH qui est le reflet hormonal de la réserve ovarienne : c’est ainsi que, à AMH égale, la réponse ovarienne à la stimulation, notamment en cas de chirurgie préalable, sera donc diminuée d’autant que l’AMH peut être augmentée par l’endométriose et donc faussement rassurante.
De plus, la chirurgie des endométriomes diminue par elle-même la réserve ovarienne dans la mesure où l’exérèse des kystes, même faite avec la plus grande précaution, emporte toujours inévitablement un peu de tissu ovarien sain.
Si l’on sait que le pourcentage de grossesse après préservation est de 60% avant 35 ans mais de 30% après, cela souligne l’intérêt d’être attentif à l’association âge, marqueur numéro un de la fertilité et endométriose, et donc d’envisager cette préservation, si possible avant la chirurgie lorsque celle celle-ci doit être réalisée.
À noter une bonne nouvelle : la stimulation nécessaire à la réalisation de la préservation ovocytaire ne s’accompagne pas d’augmentation de la douleur. Elle peut cependant nécessiter une vidange échoguidée préalable des kystes afin d’optimiser la ponction et donc la récolte ovocytaire.