Le Dr Olivier Chevallier, gynécologue à Paris 16 vous explique la périménopause.


La préménopause est la période de la vie de la femme précédant la ménopause, la ménopause étant définie comme l'arrêt complet et définitif de la fonction ovarienne: arrêt de l'ovulation et donc impossibilité de grossesse et arrêt de la sécrétion hormonale.
L' âge moyen de la ménopause est de  51 ans.
D'un point de vue médical, les modifications de la fonction ovarienne qui aboutiront à la ménopause commencent 10 ans avant la ménopause: elles s'installent donc lentement et sont longtemps sans conséquence sur la vie de la femme.
Lorsque cette baisse de la fonction ovarienne franchit une certain palier, les premières manifestations apparaissent et on parle alors de préménopause: elle commence en général à 47 ans et s'étale sur 4 ans.
Cette période est une période de grande instabilité fonctionnelle ovarienne: en effet, la diminution de la sécrétion hormonale ne se fait pas de façon linéaire mais en dents de scie, entraînant une alternance de périodes de carence œstrogénique et de périodes d'hyperoestrogénie.
La femme signale l'apparition de bouffées de chaleur, de troubles du sommeil, une tendance à prendre du poids (et une grande difficulté à en perdre!!!), volontiers associés à ou suivis de saignements anormaux, de douleurs des seins, entraînant un inconfort important: il s'agit volontiers d'une période d'autant plus difficile à vivre que la prise en charge de ces manifestations est rendu compliquée par les variations incessantes et imprévisibles du fonctionnement des ovaires.
Bien sûr, il faut:
  • Faire ce qui est nécessaire en matière de suivi gynécologique: examen, frottis, biologie etc en fonction des dates des examens précédents
  • s'assurer que les éventuels saignements anormaux ne sont pas causés par une pathologie de l' utérus (polype, fibrome)
  • parler si nécessaire de contraception car la survenue d'une grossesse est possible
  • souligner l'intérêt des mesures hygiénodiététiques: activité physique, alimentation équilibrée pour lutter contre le poids

    

Mais surtout:
    dire que cette période de prise en charge un peu délicate débouchera sur la ménopause elle même: il sera alors beaucoup plus facile, en l'absence d'à coups fonctionnels ovariens, de redonner à la femme, en cas de besoin et à l'aide d'un traitement hormonal substitutif ,un équilibre hormonal certes artificiel mais normal. Et donc de faire comme si la " ménopause n'existait pas",
    dire que la prise en charge médicale de la périménopause est indépendante de celle de la ménopause et ne débouche donc pas obligatoirement sur un traitement hormonal substitutif de ménopause ou THS
    rappeler donc qu'à tout moment la décision de prendre tel ou tel traitement est celle de la femme, en toute indépendance et en toute liberté, le médecin n'étant là que pour informer et proposer

Il existe des moyens médicaux d'aider les femmes à traverser le plus confortablement possible cette période, notamment l'homéopathie.