La ménopause entraîne chez 90 % des femmes des symptômes fonctionnels, au premier rang desquels des bouffées de chaleur, plus fréquentes en début de ménopause, et chez 70 % d'entre elles un symptôme génito-urinaire , et ce soit quel que soit l'ancienneté de celle-ci.
Elle s'accompagne de deux risques silencieux : le risque ostéoporotique qui survient 17 ans après la ménopause et le risque cardiovasculaire plus tardif.
C'est ainsi que le risque cumulé à 50 ans de fracture ostéoporotique est de l'ordre de 40 % et celui de décès par infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral qui représente la première cause de mortalité chez les femmes en France est de 45 %. Alors que le risque de cancer du sein systématiquement mis en avant n'est de l'ordre que de 9 %.
Lors de la première consultation de ménopause, Il est donc fondamental, bien sûr de sujet soulager les femmes de leurs symptômes, mais aussi de faire une première évaluation personnalisée de ces risques en recherchant des facteurs associés.
L'interrogatoire et l'examen clinique renseigneront sur l'existence au niveau personnel et/ ou familial en matière de risque osseux d'antécédent d'anorexie, de ménopause précoce, de fractures ostéoporotiques , d'insuffisance pondérale, de prise de traitement de corticoïdes au long cours, en matière de risque cardiovasculaire d'antécédent de HTA pendant la grossesse, de diabète gestationnel,d'excès pondéral.
En matière de risque cancer, il faudra rechercher des antécédents significatifs représentant un sur risque de cancer du sein tels que : cancer du sein au 1re degré, hyperplasie atypique pour le sein, obésité, de puberté précoce ou de ménopause tardive, de cycles anovulatoires, de nulliparité, absence d'allaitement, un sur risque de cancer de l'utérus tels que : prise de Tamoxifène pour l'endomètre, de sur risque de cancer de l'ovaire tels que : de traitement de stimulation, obésité ou endométriose.
À côté bien sûr de la mammographie et du bilan glucidolipidique, cette évaluation reposera aussi sur la prescription d'une éventuelle densitométrie, d'echodoppler des troncs supraaortiques, d'un score calcique, d'une épreuve d'effort, d'une échographie cardiaque, voire d'un coroscanner.
Ainsi donc,l'arrivée de la ménopause est le moment idéal pour réaliser un bilan de santé et dépister les facteurs de risques cardiovasculaires et ostéoporotiques.
Ce bilan débouchera sur telle ou telle prise en charge en insistant toujours sur la prévention qui passe par l'amélioration de l'hygiène de vie, la promotion de l'activité physique, l'éviction des toxiques, notamment du tabac.