Dr Chevallier, gynécologue à Paris 16 vous présente les différents moyens de contraception pour la femme diabétique.

Le diabète, qu 'il soit de type I ou de type II, est une maladie grave, notamment en raison de ses conséquences vasculaires, touchant notamment le rein, le coeur, les nerfs et la rétine, et dont la fréquence est en augmentation.
Ainsi,  de plus en plus de femmes en âge de procréer ont un diabète.Or, une grossesse qui survient sur un diabète non équilibré représente un risque pour la femme et son enfant.
Ainsi, la grossesse expose la femme diabétique à de possibles aggravations d' une éventuelle atteinte rétinienne ou rénale préxistante ainsi qu'à la survenue de fausse couche ou d' une HTA de grossesse.
le foetus à un risque de malformation, de macrosomie ( poids excessif), d'hypoglycémie à la naissance.
Or, la probabilité de ces conséquences est considérablement diminuée lorsque le diabète est équilibré pendant la phase préconceptionnelle et la grossesse.
Il est donc essentiel , chez la femme diabétique, de programmer la grossesse grâce à une contraception efficace.

Quelle contraception choisir?

La femme dispose d'un choix large: les oestroprogestatifs ( la pilule) , les progestatifs oraux ( dérivés de la progestérone), l 'implant, le stérilet au cuivre ou à la progestérone.

  • La "pilule": elle peut être utilisée à conditions d'avoir fait un bilan des complications éventuelles du diabète:
    Quelle que soit sa forme ( comprimé, anneau vaginal, patch)  n'a  d'impact ni  sur la glycémie et sa régulation ni sur le déclenchement ou l'aggravation de complications microvasculaires.
    Elle peut donc être proposée à la femme diabétique.
    Cependant, même si ces données sont rassurantes,  il est recommandé de ne pas prescrire d'oestroprogestatif si la femme a des atteintes microvasculaires.

- des facteurs de risque associés:elle ne sera pas prescrite chez la femme diabétique en cas de: HTA, surcharge pondérale, dyslipidémie,volontiers présents en cas de diabète de type II ou tabagisme car alors elle représente un sur risque d' accident cardio vasculaire.
-du risque veineux:  la pilule est associée à une augmentation du risque thrombo embolique veineux. Ce risque n'est pas modifié par le diabète de type I mais est possiblement augmenté par le diabète de type II en cas de poids excessif. la pilulepeut donc ainsi être prescrite chez la femme diabétique à condition d'éliminer, comme chez toute femme, l 'existence d'antécédents thromboemboliques veineux et de se montrer prudent en cas de diabète de type II.
-du poids: quoique possible, la contrraception oestro progestative est déconseillée chez la femme diabétique obèse.
 

  • Les progestatifs( oraux ou stérilet) n'ont pas les inconvénients sus cités: ils n'aggavent pas les atteintes microvasculaires liées au diabète, ne modifient pas le profil lipidique, n'augmentent  pas la TA ou le poids et sont neutres vis à vis du tabac.
     
  • Le stérilet au cuivre est toujours possible chez la diabétique, même nullipare.

Ainsi donc, la contraception oestroprogestative est possible chez la diabétique en l'absence de complications vasculaires, de facteurs de risque associés et d'obésité.
Dans tous les autres cas, elle sera assurée par des progestatifs ou le stéilet au cuivre.