La grossesse est marquée par des modifications physiologiques du fonctionnement thyroïdien. 

Les dysthyroïdies chez la mère au cours de la grossesse sont associées à une augmentation du risque et peuvent avoir un retentissement sur le fœtus et l'enfant à naître.

La thyroïde est stimulée par une hormone TSH et secrète une hormone appelée T4, l'hormone T3 provenant essentiellement de la transformation périphérique de T4 en T3. 
Les hormones thyroïdiennes sont transportées par les protéines de transport, la TBG et l'albumine. Seule une toute petite fraction des hormones T3 et T4 est donc libre. C'est cette fraction libre qui est active.
La grossesse est marquée par une augmentation de la production des hormones thyroïdiennes.
La thyroïde augmente son activité en réponse à stimulation directe par l'hCG qui est l'hormone de la grossesse, une augmentation de la TBG associée à diminution des hormones libres, l'augmentation par le placenta de l'inactivation des hormones thyroïdiennes, mais aussi à une diminution des réserves maternelles en iode secondaire à cette augmentation ainsi qu'à une augmentation de l'élimination rénale de l'iode.

Le fœtus est dépendant du passage placentaire des hormones thyroïdiennes maternelles jusqu'à 18 à 20 SA. Puis sa thyroïde devient autonome.

Grossesse :

L'hypothyroïdie et l'hyperthyroïdie font craindre le risque de prématurité, RCIU, fausse couche, hypertension artérielle et, à la naissance, de troubles du développement neurocognitif dans les 2 cas et d'insuffisance cardiaque dans le 2e.

L'hypothyroïdie:
Elle est retrouvée chez 2 à 3 % des femmes en âge de procréer. Il est recommandé d'augmenter les doses de traitement d'environ 25 à 30 % dès le diagnostic de la grossesse pour obtenir une TSH inférieure à 2,5 au premier trimestre, puis inférieure à 3 au deuxième et troisième trimestre avec un contrôle mensuel.

L'hyperthyroïdie:

Il faut éliminer un nodule toxique ou une hyperthyroïdie gestationnelle transitoire, observée chez 2 à 3 % des femmes, en général spontanément résolutive à la fin du premier trimestre.

Maladie de Basedow: il s'agit d une pathologie auto-immune caractérisée par la présence d'anticorps anti récepteur de la TSH dont le traitement est basé sur l'utilisation d'antithyroïdien de synthèse ou plus rarement la thyroïdectomie ou l'iode radioactif.
Le risque fœtal est double, celui de développer une hypothyroïdie due au passage transplacentaire de ces médicaments, et dont témoigne l'existence d'un goitre, ou au contraire, celui d'une hyperthyroïdie par passage transplacentaire des anti anticorps.
Le risque est le même pour le nouveau né.
Le traitement de cette hyperthyroïdie en cours de grossesse est donc difficile. C'est pourquoi il est recommandé de programmer la grossesse après avoir obtenu un équilibre thyroïdien.

Ainsi donc, les pathologies thyroïdiennes doivent être l'objet d'une prise en charge vigilante chez la femme enceinte, en raison de l'impact possible, fœtal et néonatal.