La contraception du post-partum est importante pour éviter des grossesses rapprochées non désirées: en effet, l’allaitement ne constitue pas obligatoirement une contraception efficace.
Quand reprend la fonction ovarienne ?
En l’absence d’allaitement maternel, le retour de couches se situe en moyenne entre les 45 ème et 69 ème jours du post-partum et il n’y a pas d’ovulation avant le 25e jour. L’allaitement ne constitue un verrou contraceptif efficace que s’il est exclusif, avec un minimum de 10 tétées par jour, d’au moins 10 minutes, régulièrement espacées sur les 24 heures du jour et de la nuit……Dans ces conditions, la contraception est efficace à 98 %. Dans tous les cas, une ovulation peut précéder le retour de couches. Il est donc utile de d’instaurer, en accord avec le couple, une contraception bien sûr adaptée à la reprise de la vie sexuelle mais aussi à l’existence de l’allaitement.
Quelle contraception peut-on utiliser dans le post-partum ?
Les contraceptions oestroprogestatives, c’est-à-dire la pilule, sont contre-indiquées dans la mesure où elles augmentent un risque thromboembolique veineux déjà majoré par les modifications de la coagulation associées à l’accouchement et présentes pendant 12 semaines. Elles sont possibles ensuite. Les contraceptions progestatives (pilule progestative, implants, stérilet à la progestérone) ne modifient pas les paramètres de la coagulation, ne sont donc pas associées à une augmentation du risque vasculaire et sont donc utilisables dans cette période. Le préservatif est une bonne alternative contraceptive.
Quand commencer ?
Il est possible de commencer la contraception par pilule progestative ou implant dès la sortie de la maternité. Il peut cependant être utile d’attendre afin de ne pas interférer avec la perte de poids secondaire à l’accouchement qui pourrait être ralentie par la prise d’une contraception hormonale, Si il est possible d’insérer un stérilet au cuivre 48 heures après un accouchement, il est cependant souhaitable d’attendre l’involution utérine obtenue après six à huit semaines avant d’envisager d’utiliser cette contraception.
Interaction allaitement et contraception :
La contraception oestroprogestative est associée à une diminution de la durée et du volume moyen de l’allaitement: elle est donc déconseillée dans les six premiers mois de l’allaitement. En revanche, la contraception progestative n’a pas d’impact négatif sur l’allaitement.
Contraception et santé de l’enfant :
les hormones contenues dans les contraceptions oestroprogestatives ou progestatives passent dans le lait maternel. Cependant, les taux de progestérone retrouvés sont suffisamment bas pour être considérés comme sans conséquences sur la santé de l’enfant. Le risque paraît extrêmement faible en ce qui concerne les contraceptions oestroprogestatives.
On le voit donc:
il est utile de discuter de contraception dans les premiers jours qui suivent l’accouchement l’allaitement modifie finalement peu la stratégie contraceptive